Vendredi 11 Août : 11ème jour
Julie me réveille à 8h, pour que je puisse profiter de l’arrêt en gare. Nous avons passé Krasnoiarsk il y a presque 2h. La nuit a été courte, mais le décalage horaire m’empêche d’y penser. Tout le monde est alors levé, mais Simon et Leny se recouchent aussitôt. Nous flânons alors dans notre wagon, prenons quelques photos... Demain, nous serons au Baïkal. Je commence déjà à être nostalgique de ce voyage. Nous allons tous au wagon bar jouer aux cartes. Vers 13h, soit 17h heure locale, nous allons manger. Soudain, comme si quelque chose venait de se passer, tous les gens semblent vouloir avec les étranges créatures françaises que nous semblons être.
Le petit Altioum nous fait marrer, à essayer d’apprendre le français et à faire le traducteur devant les babouchkas sur le quai. En passant, la provodnitsa nous demande notre dico français-russe. Pourquoi ? Elle nous demandera en fait d’écrire sur son livre d’or.
Peu à peu, tout le wagon tente de nous parler. Dans le même temps, nous apprenons quelques verbes et ses conjugaisons. A l’arrêt suivant, nous essayons de parler avec la provodnitsa. Elle s’appel Julia. Une « séance photo » s’improvise dans le wagon avec sa collègue. Je lui demande après de m’écrire un mot dans ce dit carnet. Mystère. Nous regrettons tous, de plus en plus de ne pas avoir plus tenté de parler avec les autres. Nous regrettons tous, finalement, ces quatre jours. Pourtant, la lassitude et l’ennui étaient omniprésents dans nos journées, ce trajet, sur l’aspet humain, n’était pas à la hauteur de nos attentes. Peut-être sommes nous finalement fait pour toujours regretter les jours qui marquent notre existence.
Les heures filent, la paysage défile, les regrets aussi. Arrivé prévue à Irkutsk à 22h34, heure moscovite.
Vers 20h30, je tente une sieste. Julie et Leny sont déjà couchés. Simon pense que ses 14 heures de sommeil de la nuit dernière lui suffiront. Finalement, je ne dormirais que 30 minutes. Je rejoins Simon dans le couloir. La mélancolie est au rendez-vous.
L’heure de descente est là. Dans un élan de générosité, nous offrons notre boite de callisons à Julia, puis laissons repartir ce train n°222 et tous ses passagers.